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A propos des auteurs

  • Martial Van der Linden est docteur en psychologie, professeur honoraire de neuropsychologie et psychopathologie aux Universités de Genève et de Liège. Une partie de ses travaux est consacrée aux effets du vieillissement sur le fonctionnement dans la vie quotidienne, et ce, dans une perspective plurifactorielle et intégrative.
  • Anne-Claude Juillerat Van der Linden est docteure en psychologie, chargée de cours à l'Université de Genève et psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie. Après 20 ans en tant que responsable à la Consultation mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève, elle a créé et dirige la consultation "Vieillir et bien vivre" à la maison de santé Cité Générations.
  • Tous deux ont fondé en 2009 une association du nom de VIVA (Valoriser et intégrer pour vieillir autrement), qui promeut à l'échelle locale des mesures de prévention du vieillissement cérébral problématique.

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 20:27

Réponse de Martial Van der Linden à François Ansermet, professeur de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’Université de Genève (parue en version plus synthétique dans le courrier des lecteurs, journal Le Temps, 3 mars 2010).

 

Avec la venue prochaine de la cinquième version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM V), la journaliste Anna Lietti a consacré un article aux limites et dérives de ce système de classification des « maladies mentales » (« Nous sommes tous des malades mentaux », dans le quotidien romand Le Temps du 20.02.2010). Cet article, ainsi que l’entretien avec le professeur François Ansermet qui l’accompagne, aborde des questions importantes relatives à la médicalisation de la condition humaine et au déclin d’une approche clinique qui considère la singularité de la personne et la cohérence de son fonctionnement.


En tant que professeur de psychologie clinique, je ne peux que partager ces constats. Il est néanmoins un point sur lequel je suis en désaccord avec le professeur Ansermet. Selon lui, « la psychanalyse est peut-être aujourd’hui le dernier lieu de la clinique ». Un peu plus loin, il ajoute : « Je vois les neurosciences rencontrer la psychanalyse sur cette idée que chaque être humain est différent ».

 

Nous serions ainsi, psychologues cliniciens, contraints à adopter l’approche psychanalytique et à effectuer le grand écart entre les neurosciences et la psychanalyse. Il y a là une sérieuse « scotomisation » du champ de la psychologie clinique contemporaine.  Celle-ci dispose de cadres théoriques, fondés empiriquement, permettant de mieux comprendre les relations complexes qu’entretiennent les processus cognitifs, les émotions, la motivation, les relations interpersonnelles et l’identité (dans leurs aspects plus ou moins conscients). Elle est ainsi à même d’interpréter les effets des facteurs biologiques, sociaux et événementiels sur le fonctionnement psychologique d’une personne et de formuler des propositions d’intervention adaptées aux caractéristiques spécifiques des difficultés psychologiques de chaque individu.

 

En considérant l’hétérogénéité des difficultés psychologiques et la pluralité des mécanismes qui en sont responsables, il s’agit, au-delà des écoles ou des courants, d’envisager le rôle complémentaire de différents types d’intervention psychologique, focalisés sur différents mécanismes psychologiques (y compris des facteurs issus d’une approche psychodynamique empirique) : en d’autres termes, une approche multiple, intégrée et empiriquement fondée des interventions psychologiques - et cela vaut aussi pour la neuropsychologie clinique !

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