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A propos des auteurs

  • Martial Van der Linden est docteur en psychologie, professeur honoraire de neuropsychologie et psychopathologie aux Universités de Genève et de Liège. Une partie de ses travaux est consacrée aux effets du vieillissement sur le fonctionnement dans la vie quotidienne, et ce, dans une perspective plurifactorielle et intégrative.
  • Anne-Claude Juillerat Van der Linden est docteure en psychologie, chargée de cours à l'Université de Genève et psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie. Après 20 ans en tant que responsable à la Consultation mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève, elle a créé et dirige la consultation "Vieillir et bien vivre" à la maison de santé Cité Générations.
  • Tous deux ont fondé en 2009 une association du nom de VIVA (Valoriser et intégrer pour vieillir autrement), qui promeut à l'échelle locale des mesures de prévention du vieillissement cérébral problématique.

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 15:27

A quand une réaction commune des psychologues francophones ?

 

whitbourne.jpg

 

Sur le site de Psychology Today, Susan Krauss Whitbourne, professeure de psychologie à l’Université du Massachussetts à Amherst, a rédigé une chronique intitulée « Medicalization of the mind ».

 

 

Susan Whitbourne n’y va pas de main morte. Dans la ligne des positions que nous développons dans notre blog, elle critique radicalement, tour à tour :

* Les recommandations des experts réunis à Honolulu sous l’égide du « National Institute of Aging » et de l’« Alzheimer’s Association » des Etats-Unis qui ont mis à jour les critères de diagnostic de « la maladie d’Alzheimer » et du « Mild Cognitive Impairment (MCI) » (concept qu'elle critique également) et qui ont élaboré les critères d’une nouvelle catégorie nommée « maladie d’Alzheimer préclinique » (voir nos chroniques « L’empire Alzheimer ne désarme pas », « La pathologisation du vieillissement cognitif est en marche » et « Pour en finir avec le diagnostic catégoriel de MCI »).

* Le battage médiatique sur les biomarqueurs et leur utilisation en tant qu’outils diagnostiques (voir aussi notre chronique « Un nouvel exemple de battage médiatique concernant les "avancées majeures" de la recherche sur la "maladie d’Alzheimer" »)

* La diffusion large (y compris dans les télévisions commerciales) des publicités concernant les médicaments tels que l’Aricept, en dépit de l’absence de données scientifiques solides concernant leur efficacité et des effets secondaires qu’ils peuvent induire

* Les conclusions par trop négatives des experts réunis en avril 2010 à Bethesda sous l’égide du NIH (National Institutes of Health) concernant l’efficacité de mesures visant à prévenir (différer ou atténuer) le vieillissement cérébral/cognitif problématique (voir notre chronique « Pour une autre manière d’aborder les effets de la prévention sur le vieillissement cérébral »)

* La collusion entre l’ « Alzheimer Association » (et même le « National Institute of Aging ») et les compagnies pharmaceutiques.

* La propagation de chiffres apocalyptiques de prévalence de la soi-disant « maladie d’Alzheimer » et, en même temps, la non prise en compte des multiples facteurs pouvant être impliqués dans le vieillissement cérébral/ cognitif problématique, notamment les facteurs vasculaires pour lesquels des mesures de prévention simples peuvent être mises en place (voir aussi nos nombreuses chroniques à ce sujet).

 

Selon Susan Whitbourne, il est temps d’agir pour arrêter ce processus de médicalisation et d’empêcher que l’on vous fasse une ponction lombaire en présence de quelques difficultés de mémoire occasionnelles.

Elle propose ainsi quelques démarches simples que tout un chacun devrait appliquer :

* Faites passer le message sur la médicalisation du vieillissement à votre famille, vos amis et collègues.

* Ne prenez pas un avis médical pour argent comptant. Lisez ce qui est écrit en petits caractères. Lisez les critiques. Attendez que les données scientifiques soient suffisantes avant de suivre des recommandations. 

* Demandez des explications à votre médecin et n’acceptez pas tel quel un diagnostic de « maladie d’Alzheimer », notamment s’il n’est fait qu’à partir d’un test simple.

* Cherchez une aide psychologique. Si vous ou un de vos proches avez des symptômes que vous considérez comme pouvant être le signe d’une « maladie d’Alzheimer », consultez un psychologue qualifié.

* Ecrivez à vos représentants politiques. Le coût des procédures médicales de « diagnostic » et des médicaments destinés à la soi-disant « maladie d’Alzheimer » sont astronomiques et contribuent de manière très importante aux coûts des soins de santé.

* Faites en sorte que le message sur le refus de la médicalisation du vieillissement soit transmis aux Associations Alzheimer.

 

Notons enfin que Susan Whitbourne nous informe sur le fait que, aux Etats-Unis, des chercheurs et cliniciens de la « National Academy of Neuropsychology », ainsi que des psychologues spécialisés dans l’étude du vieillissement, se mobilisent actuellement afin de réagir aux propositions avancées par les experts réunis à Honololu sous l’égide du « National Institute of Aging » et de l’« Alzheimer’s Association ». De même, en août dernier, lors d’une réunion de l’ « American Psychological Association », des groupes de psychologues travaillant dans les domaines du vieillissement cognitif, de la neuropsychologie et de la psychologie clinique ont commencé à élaborer une réponse commune à la médicalisation de l’esprit. Nous suivrons bien sûr leurs efforts et vous communiquerons le produit de leur travail


… à quand une réaction commune des psychologues francophones ? 

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