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A propos des auteurs

  • Martial Van der Linden est docteur en psychologie, professeur honoraire de neuropsychologie et psychopathologie aux Universités de Genève et de Liège. Une partie de ses travaux est consacrée aux effets du vieillissement sur le fonctionnement dans la vie quotidienne, et ce, dans une perspective plurifactorielle et intégrative.
  • Anne-Claude Juillerat Van der Linden est docteure en psychologie, chargée de cours à l'Université de Genève et psychologue clinicienne spécialisée en neuropsychologie. Après 20 ans en tant que responsable à la Consultation mémoire des Hôpitaux universitaires de Genève, elle a créé et dirige la consultation "Vieillir et bien vivre" à la maison de santé Cité Générations.
  • Tous deux ont fondé en 2009 une association du nom de VIVA (Valoriser et intégrer pour vieillir autrement), qui promeut à l'échelle locale des mesures de prévention du vieillissement cérébral problématique.

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 23:15

Une étude récente publiée dans la revue Brain apporte de nouveaux éléments en appui à l’idée selon laquelle le vieillissement cérébral, dans ses aspects plus ou moins problématiques, est modulé par des facteurs multiples (biologiques, psychologiques, sociaux, environnementaux), intervenant tout au long de la vie (voir aussi notre chronique précédente sur le rôle des pesticides).

 

Johansson et al. (2010) a suivi un échantillon représentatif de 1462 femmes âgées de 38 à 60 ans : elles ont été examinées une première fois en 1968/1969, puis réexaminées en 1974/1975, 1980/1981, 1992/1993 et 2000/2003. Leur niveau de stress psychologique a été exploré au moyen d’une question standardisée en 1968, 1974 et 1980. La présence d’une éventuelle « démence » a été diagnostiquée sur base des critères du DSM en se fondant sur l’information issue d’examens neuropsychiatriques, d’entretiens avec les proches et d’examens rapportés dans les dossiers hospitaliers. Durant les 35 années de suivi, 161 femmes ont reçu un diagnostic de démence (105 de maladie d’Alzheimer, 40 de démence vasculaire, et 16 d’un autre type de démence).

 

Les résultats montrent qu’après avoir contrôlé l’influence possible de différents facteurs (âge, éducation, statut marital, présence d’enfants, consommation de tabac et de vin, activité physique, problèmes coronariens, hypertension, médicaments anti-hypertenseurs, rapport taille/hanche), le risque de démence est plus élevé chez les femmes ayant rapporté un stress fréquent/constant en 1968. Par ailleurs, le fait de rapporter du stress à une, deux ou trois évaluations est associé à un risque progressivement plus élevé de démence. Ces résultats se maintiennent quand sont exclues les femmes qui ont développé une démence avant 1992, ce qui donne un intervalle de 24 ans et plus entre le stress et l’installation d’une démence.

 

Ces données en appellent indéniablement à des études futures visant à confirmer l’association observée entre stress psychologique et démence et à explorer les mécanismes neurobiologiques impliqués. 

 

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Johansson, L., Guo, X., Waern, M., Ostling, S., Gustafson, D., Bengtsson, C., & Skoog, I. (2010). Midlife psychological stress and risk of dementia: a 35-year longitudinal study. Brain, à paraître.

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